Gabriel Attal a affirmé avec fermeté : « Oui, le pavillon fait partie du rêve français ! ». Le premier ministre exprime sa volonté de raviver la construction de maisons individuelles. Cette déclaration devrait résonner positivement auprès des Français, souvent perçus comme aspirant à des choix divergents de ceux de la politique gouvernementale.
« J’assume de vouloir continuer à permettre à tous les Français qui le veulent, de s’offrir leur propre maison. Ça fait partie du rêve de beaucoup de familles, de classes moyennes qui travaillent dur et aspirent à se loger, si c’est leur choix, dans une maison individuelle », a déclaré le chef du gouvernement lors de sa visite à Villejuif (94), où il a présenté les grandes lignes de son plan visant à stimuler l'offre de logements. « Ceux qui ont émis des doutes à ce sujet se trompent », a ajouté Gabriel Attal.
Cette remarque pourrait ne pas être bien accueillie par deux anciens ministres du Logement. Patrice Vergriete avait déclaré en novembre 2023 que « les belles zones pavillonnaires, c'était avant ». Une remarque ironique venant de cet élu dunkerquois, qui avait lui-même admis, à la même époque, vivre dans une maison individuelle dans la zone la plus dense de Dunkerque. De même, Emmanuelle Wargon avait suscité la controverse en octobre 2021 en affirmant que « le modèle du pavillon avec jardin n'est pas soutenable et nous mène à une impasse ».
En revanche, les constructeurs de maisons individuelles, qui ne cessent d'alerter sur la gravité de la crise du logement neuf, ont été encouragés par les propos de Gabriel Attal. Alors que la construction de maisons individuelles avoisinait en moyenne les 122 065 par an entre 2007 et 2022, ce chiffre est tombé à 66 800 en 2023, soit une chute vertigineuse de 45,3 %.
Dans le cadre de ses quatre axes politiques pour le logement, le premier ministre souhaite « densifier le tissu pavillonnaire ». Ces propos semblent diverger de la politique de « zéro artificialisation » des sols défendue par le gouvernement. « Il reste de l'espace autour des pavillons dont nous ne savons parfois que faire », souligne Gabriel Attal.
Le gouvernement s'engage à « simplifier les procédures » pour ceux qui souhaitent construire un logement supplémentaire sur leur terrain. « Si 1% des Français qui vivent en pavillon font cela, c'est un potentiel de 160 000 logements supplémentaires », affirme le premier ministre. Dans cette optique, le gouvernement envisage de « donner des autorisations aux maires sans avoir à modifier leur plan local d'urbanisme ». Reste à voir comment les voisins de ces ménages réagiront, car si les Français sont attachés à leur rêve pavillonnaire et favorisent l'étalement urbain, ils souhaitent également limiter les vis-à-vis inconfortables - le paradoxe « à la française ».